Les étapes du montage


Il n'existe pas de "recette miracle" pour monter un film. Mais il existe cependant quelques étapes clés et quelques conseils à suivre. A chacun ensuite de trouver sa méthode.
1. L'acquisition numérique
2. Le dérushage
3. La construction
4. L'ours
5. Le montage final
Quelques conseils


1 L'acquisition numérique

 

Appelée aussi « numérisation »

Il s’agit d’enregistrer les rushes du film dans l’ordinateur. 

Faire bien attention où sont envoyés les fichiers ! (configurer l’enregistrement)

Si l’enregistrement a été fait sur carte SD : doubler la sauvegarde des rushes afin d’avoir toujours deux exemplaires de ce qui a été filmé.

Dans la mesure du possible, nommer les fichiers.

Si l’on a filmé sur K7 : on peut commencer à dérusher ses images pendant l’acquisition. 

Cette opération peut aussi être un encodage, par exemple lorsqu'on monte en .mts. Et parfois cela se dit "lister et transférer", sur FCP par exemple

 

2 Le dérushage

 

Une fois le tournage terminé* et la numérisation effectuée, on dérushe, c’est-à-dire que l’on regarde ses images. Le dérushage permet une connaissance approfondie du matériel image et son dont on va disposer pour le montage. Il faut donc être très attentif et ne pas hésiter à noter le plus de détails possible.

 

ð  Pratiquement : on retranscrit dans un tableau (papier ou informatique) les informations clés. Le tableau se présente sous plusieurs colonnes (le plus souvent 3 mais vous pouvez adapter) : time code, image et son. On note ses remarques sur les valeurs de cadre, l’action, le texte des interviews…

*Il est également conseillé de regarder ses images au fur et à mesure du tournage, pour s’assurer qu’il n’y a pas de souci technique (son, format…)

 

3 La construction

 

Après le dérushage, un temps est nécessaire pour « digérer » ses images et chercher la structure du film.

Il peut être utile d’avoir recours à des post-it sur lesquels on marque les grandes lignes du film, que l’on va déplacer pour faire émerger la narration.

Une fois la structure plus ou moins précisément établie, on peut organiser son film en regroupant les différents rushes en séquences. Ces séquences sont préparées

- en compilant les différents plans à utiliser dans le même chutier (=dossier)

- et/ ou en ajoutant les plans les uns aux autres dans une Timeline de séquence

=> s’il s’agit d’un documentaire court, on peut aussi construire le film directement sans passer par les séquences.

Deux méthodes de construction existent :

-          monter en élaguant : on sélectionne les grands passages clés, et on supprime le superflu jusqu’à obtenir l’essentiel du film.

 

-          monter en ajoutant : on sélectionne le « cœur » du film, et ajoute des éléments utiles à la compréhension. Avantage : cela permet d’éviter de s’habituer aux longueurs

 

4 L'ours

 

Il s’agit, comme son nom l’indique, du montage « mal léché » : on met bout à bout les séquences pré-montées.

L’ours donne une idée de la construction du film : il permet de voir si les articulations fonctionnent, si le rythme n’est pas trop long, si le discours retient l'intérêt…

A partir de ce bout-à-bout, on va pouvoir modifier l'ordre des séquences, élaguer, ou au contraire ajouter des choses utiles à la compréhension… quitte à repartir tourner !

 

5 Le montage final

 

Une fois que la structure est établie, on revient à nouveau sur le détail en vérifiant la précision des raccords, l’harmonie des plans…  

On procède enfin aux finitions, en s’attachant à différents critères :

- étalonnage : égalisation des lumières et contrastes

- mixage : égalisation des sons (niveaux, transitions…)

- ajouts des musiques d'ambiance

-titrage et génériques

 

Quelques conseils :

 

1 - Laisser un peu « reposer » le montage, un jour ou deux. Avoir du recul est très précieux pour se rendre compte si une séquence « tient » ou non.

 

2 - Faire visionner le film à des amis, de préférence étrangers au projet, à des étapes clés, et avec des questions précises. Cela permet de savoir si le montage fonctionne, si l’on s’attache aux personnages… 

 

3- Relire les notes d’intentions écrites avant le début du tournage.

 

4- Couper l’image et n’écouter que le son :

Le son est une vraie « musique » du rythme du film. Cette astuce peut mettre en évidence certaines longueurs à élaguer.

 

5- Couper le son et ne regarder que l’image

Cela donnera également des indications sur le rythme, et peut-être de nouvelles idées de montage.

 

6- Ne jamais jeter les rushs

 

Remarque : Le montage se fait souvent à deux, en collaboration étroite entre le monteur et le réalisateur. Avantage : le monteur a un regard neuf sur les rushs. Il peut voir des choses que le réalisateur ne voit pas, et est aussi détaché de l’émotion du tournage, de l’attachement aux personnages. Il peut plus facilement faire le « deuil » de certaines scènes ou personnages.

 

Le monteur fait des propositions au réalisateur, et ce dernier accepte parfois des solutions complètement différentes que ce qu’il avait initialement imaginé pour son film.